Après l'apparition de l'arche de l'alliance dans le temple céleste de Dieu ouvert, Jean voit successivement deux nouvelles apparitions : la vision d'une femme en train d'accoucher et la vision d'un grand dragon. Il est primordial de considérer ces visions dans l'ordre de leur apparition et dans les lieux où elle se situe. La vision céleste du temple, avec le message qui l'accompagne, précède les deux autres visions. Elle est celle qui prime sur elles, parce qu'elle décrit l'étape céleste dans lequel se trouve le dessein rédempteur de Dieu. Les deux autres visions n'ont pas la même importance que la première. Elles décrivent des réalités terrestres et temporelles, qui ne sont pas appeler à durer, mais à s'effacer au jour où le Règne de Dieu s'établira dans sa forme éternelle et définitive.
La première vision, celle de la femme, se rapporte sans nul doute à Israël. Elle rejoint la vision que Joseph a eue d'Israël dans la Genèse : Genèse 37,9. Or, on sait que le livre de la Genèse est celui de l'Apocalypse s'entrecroisent beaucoup. Ils sont comme les parenthèses qui ouvrent et ferment l'histoire humaine. Tout au long de l'Ecriture, Israël ou Sion sont comparés à une mère ou une femme : Esaïe 54,1 ; 66,7 à 10 ; Michée 4,9-10. La femme que voit Jean est enceinte et elle s'apprête à accoucher. Elle est en plein travail et crie de la douleur que représente pour elle cette future naissance. L'image rejoint celle utilisée par les prophètes au sujet de l'état d'Israël renaissant : Esaïe 66,7. La vision qui concerne la fin des temps suggère donc que la renaissance d'Israël, dans les temps finaux de l'histoire, se fera dans la douleur. Plus le temps où la naissance de celui qui doit naître approchera, plus les douleurs de la femme deviendront intenses, ce que nous constatons aujourd'hui et depuis la date de sa "résurrection". Outre la souffrance inhérente à cette naissance, une menace extérieure guette la naissance de l'enfant que la femme s'apprête à recevoir. C'est ce que montre la vision suivante.