APOCALYPSE 12,12

L'éjection du diable de la sphère céleste a une double conséquence. Au ciel, il entraîne chez ses habitants une allégresse générale. Le ciel, enfin, est débarrassé pour toujours de la présence malodorante de celui qui n'a pour fond que le mensonge et le meurtre. Le monde invisible des esprits ne respire plus désormais qu'une atmosphère de pureté, de joie et de sainteté. Il n'y a plus de combats à livrer, car la victoire est pour toujours assurée. Même s'il le désirait ou s'il le tentait, il est désormais impossible à Satan de regagner la position qu'il a perdue. Sa chute a commencé et elle va se poursuivre jusqu'au jour où il sera pour toujours jeté dans l'étang de feu et de soufre.

Pour les habitants de la terre, la teneur de la nouvelle de l'éjection céleste du diable n'a pas le même écho. C'est une diable furieux, qui sait qu'il lui reste peu de temps qui vient d'être précipité. Comme il ne peut retourner sa colère contre Dieu et les habitants du ciel, c'est contre les terriens qu'il va chercher à l'assouvir. Non, l'éjection du diable de la sphère céleste n'est vraiment pas une bonne nouvelle pour les habitants de la terre. Elle est présentée comme étant un malheur, une source de souffrance certaine. Mais, peut-il en être autrement ? Les habitants de la terre ne récoltent-ils pas ce qu'ils ont semé ? Ils préféraient les ténèbres à la lumière. Ils ne doivent pas se plaindre s'ils ont à faire à la domination de leur prince. Le jugement de Dieu est, en quelque sorte, conforme à leur volonté maintes fois attestée par leurs choix et leurs actes.

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APOCALYPSE 12,11

De quelles armes dispose l'enfant de Dieu face à l'accusateur ? Ce verset nous l'indique ! Aussi puissant soit l'ennemi dans sa volonté d'accabler le chrétien authentique, aussi démuni est-il face à l'utilisation des ressources que le Seigneur lui a donné par Sa mort et Sa résurrection. Car c'est de là que, toutes, elles lui proviennent.

1ère arme : le sang de l'Agneau

Le sang de l'Agneau est la réponse la plus efficiente dont dispose l'enfant de Dieu contre l'Accusateur. Le sang de l'Agneau nous parle de la grâce efficace de Dieu qui, par Jésus-Christ, efface la faute et justifie une fois pour toutes le disciple de Jésus. La mort de Jésus est un acte juridique. Elle est le résultat de la sanction divine à l'égard du péché. Puisque c'est Dieu, le Juge, qui, Lui-même, justifie le pécheur par le sang de Son Fils innocent, toute accusation contre celui qui croit est désormais caduque : cf Romaisn 8,31 à 33. Le sang de Jésus nous purifie de tout péché. Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste, qui est une victime expiatoire pour nos péchés : 1 Jean 1,9 ; 2,1-2.

2ème arme : la parole de leur témoignage

Libéré par la grâce, l'enfant de Dieu a désormais la parole libre. Il est comme l'aveugle-né que Jésus a guéri, que l'on cherche à faire taire et qui dit : "Moi, je sais une chose. C'est que j'étais aveugle et maintenant je vois : Jean 9,25." Ici, nous avons le témoignage courageux d'une personne. Mais Jean emploie dans notre verset un pluriel. Rien en effet n'a autant de force dans le monde, comme preuve de la libération que Jésus opère, que le témoignage commun des millions de croyants qui, proclament ensemble les vertus de Celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Encourageons-nous mutuellement à la parole du témoignage.

3ème arme : le courage de mourir

En évoquant cette arme, Jean sait de quoi il parle. Alors qu'il écrit l'Apocalypse, il sait que nombre de ses compagnons dans la foi sont mis à mort par les empereurs romains dans les arènes. Le courage dont font preuve les croyants face au martyr est l'une des preuves les plus grandes de l'assurance qui les habite. Ce courage témoigne à la fois de la réalité de la résurrection du Christ qui vit en eux et les soutient, comme ce fut le cas d'Etienne, le premier martyr : Actes 7,56, mais encore de la solidité de l'espérance qui les habite.

Souvenons-nous nous aussi des armes que le Seigneur nous a fourni pour vaincre l'ennemi. Elles procèdent  toutes de Sa victoire remportée à la croix, suivie de Sa résurrection et de Son élévation à la droite du Père !

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APOCALYPSE 12,10

Le diable éjecté du ciel, pour la seconde fois (Ap 11,15) une voix forte se fait entendre du ciel et proclame la pleine réalisation du salut concrétisée par l'exercice royal et sans entrave du règne et de l'autorité du Messie. Le diable précipité sur la terre, il n'y a plus de place pour lui dans les lieux célestes, ce qui n'était pas le cas jusque là. S'adressant aux chrétiens, Paul leur rappelait en effet que le combat qu'ils avaient à livrer n'était pas contre la chair et le sang (des hommes), mais contre les puissances, les autorités, les souverains de ce monde de ténèbres et les esprits du mal dans les lieux célestes : Ephésiens 6,12. Cet état de fait qui existe aujourd'hui va disparaître à la fin des temps, au moment où le ciel sera purifié de toute présence d'esprits mauvais et rebelles.
 

Aux noms déjà cités auparavant qualifiant le diable, Jean en ajoute un nouveau, typique de son action principale contre les enfants de Dieu : l'Accusateur des frères. Après avoir été l'initiateur du péché, dans lequel il a entraîné toute l'humanité, le diable parachève son oeuvre en se livrant à son activité favorite : l'accusation. Il aime, après avoir incité le croyant à pécher, l'accabler, le décourager, l'abattre par ses accusations. Il s'adresse ainsi à lui et à sa conscience, comme il s'est adressé à Jésus : "Si tu es le Fils de Dieu, alors... : Luc 4,3 et 9. Si tu es chrétien, alors tu devrais être comme ceci ou comme cela, tu ne devrais plus faire ceci ou cela..." Il aime ainsi utiliser la loi de la perfection pour fonder ses accusations. Souvent, sans doute a-t-il raison ! Mais son but, en accusant, n'est jamais de nous pousser à mieux considérer la grâce dont nous sommes l'objet en Christ, mais à nous affliger et à nous conduire à perdre espoir ou baisser les bras. Il veut que nous abandonnions le combat pour la sainteté et que nous nous laissions aller à nous-mêmes, puisque, de toutes manières, nous ne changerons jamais...

Jean nous dit dans le verset suivant de quelles armes Dieu nous a pourvu pour lutter contre l'Accusateur ! 

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Apocalypse 12,9

Notons ici les noms sous lesquels Jean désigne Satan, l'ennemi de Dieu. Chacun d'eux évoque l'une des facettes maléfiques de son être. Il est :

- le grand dragon : dans les mythologies anciennes, le dragon est le symbole du chaos et des forces opposées à l'ordre divin. Le dragon est une figure mythique puissante, terrifiante et destructrice. Le grand dragon est le meurtrier qui cherche à détruire tout ce que Dieu fait.

- le serpent ancien, présent dès le début de la création : Genèse 3,1. Il est l'initiateur du mal, celui qui est à l'origine de la chute de nos premiers parents, l'être sournois et malin, le trompeur, le traître, celui en qui ne se trouve aucune fiabilité, le menteur.

- le diable et Satan : l'adversaire de Dieu, le calomniateur, l'accusateur. Il est celui qui, dès l'origine, jettera le doute dans les esprits des hommes sur les intentions de Dieu envers eux. Sa méthode favorite est de mettre en question la parole de Dieu : "Dieu a-t-il réellement dit ? : Genèse 3,1. Il est le fourbe qui veut nous faire croire que Dieu est comme lui, pas fiable.

- Celui qui égare toute la terre. L'égarement est la suite de l'aveuglement. En trompant l'homme, le but du diable est de le perdre. Il n'a pas d'autre objectif, d'autre but, d'autre joie que d'éloigner l'homme de Dieu et de la destinée originelle que Dieu avait prévue pour lui à la création. Il est celui qui est à l'origine des faux combats que mènent les hommes (politique, écologique, scientifique, psychologique...), des passions qui les dominent, des divertissements qui les égarent et les empêchent de penser aux véritables enjeux de leur existence. Il est le contraire de Jésus-Christ, parole, lumière et vérité de Dieu.

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Apocalypse 12,8 et 9

Nous ne connaissons pas le degré d'intensité ni la forme qu'a prise la bataille livrée dans les lieux célestes entre Michel et ses anges et Satan et ses milices. Mais nous en connaissons l'issue. Satan ne fut pas trouvé le plus fort. Il dut abdiquer et accepter de subir les conséquences de sa défaite : quitter pour toujours la sphère céleste. Lui qui, jusque là, exerçait son influence dans le monde des esprits, le voici précipité sur la terre, confiné à cet espace qu'occupent les hommes que, par ailleurs, il méprise tant. Comme dit auparavant, la manifestation la plus poussée du diable sur terre est déjà le signe de sa défaite, puisqu'il ne lui reste plus que ce réduit, destiné aux flammes, pour agir. Le diable suit en quelque sorte le même itinéraire que Jésus, mais pour d'autres raisons, et surtout pour une autre fin. Le Seigneur est descendu du ciel et est devenu homme. Il s'est humilié en tant qu'homme en acceptant d'être traité comme un criminel. Il a été crucifié et mis au tombeau. Mais le 3ème jour, Il est ressuscité et a été élevé par le Père qui Lui a donné un nom au-dessus de tout nom, si bien qu'au Nom de Jésus, tout genou fléchira et toute langue confessera qu'Il est Seigneur à la gloire du Père : Philippiens 2,5 à 11.

Il n'en est pas de même pour Satan. C'est contraint et forcé qu'il est précipité du ciel. Il ne se présentera pas en humilité, mais plein de vanité et d'orgueil aux humains. Il finira cependant jugé et précipité dans l'étang ardent de feu et de souffre, lieu spécialement préparé pour lui par Dieu : Matthieu 25,41. Satan et Jésus réaliseront chacun dans son domaine un de ces deux proverbes de Salomon bien connus : 

" L'arrogance précède la ruine et l'orgueil précède la chute : Proverbes 16,18."

"La crainte de l'Eternel enseigne la sagesse, et l'humilité précède la gloire : Proverbes 15,33."

Selon la voie que nous suivrons et l'exemple que nous imiterons, notre fin sera soit celle de Satan, soit celle de Jésus !

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APOCALYPSE 12,7

Avant de se produire sur terre, il fallait que le diable et ses anges soient éjectés de la sphère céleste. C'est ce qui se produit ici sous les yeux de Jean. Les batailles décisives se livrent au ciel avant de se concrétiser sur terre. Ce qui est gagné au ciel finit tôt ou tard à être aussi gagné sur la terre. Par la victoire de Jésus, déjà le diable a été mis en échec. Alors qu'il s'apprête à mourir pour le péché du monde, Jésus dira : "Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde est jeté dehors : Jean 12,31." Jésus a triomphé du diable. Il l'a mis publiquement en échec à la croix. Il l'a dépouillé de son autorité vis à vis de ceux qu'il a rachetés: Colossiens 2,15. Ceux-ci sont déjà assis en esprit avec Lui dans les lieux célestes : Ephésiens 2,6. Ce qu'il reste à Satan aujourd'hui est sa domination sur les impies, les hommes sans Dieu et sans Christ. Mais le temps vient où le royaume de ce monde doit être remis à Christ : Apocalypse 11,15. C'est dans cette étape que s'inscrit ce passage.

L'apparition de l'Antichrist, dont il est parlé dans le chapitre suivant, est le résultat d'une défaite céleste pour le diable. Une ultime bataille est livrée dans le ciel. Elle oppose Satan et les démons contre l'archange Michel et ses anges. L'archange Michel n'est pas un inconnu dans la Bible. Il apparaît comme l'ange particulièrement mandaté pour veiller sur Israël, le peuple de Dieu de l'Ancien Testament. Il est l'archange qui est venu secourir un autre ange, bloqué par la puissance qui dominait la Perse, alors qu'il était en route pour apporter la réponse de Dieu à la prière du prophète : Daniel 10,13,20-21. Il est l'archange qui, déjà, au temps de la mort de Moïse, s'est opposé à Satan qui voulait prendre le corps du prophète de Dieu et en faire un objet d'idolâtrie destiné à détourner le peuple de Dieu de son Dieu : Jude 1,9. La victoire de Michel sur Satan est annonciatrice de bonnes nouvelles pour Israël. Si l'ange préposé à la protection d'Israël a vaincu le diable dans le ciel, cela signifie qu'ici-bas l'Antichrist ne pourra pas détruire Israël. Si rude soit le conflit, nous connaissons déjà son issue avant sa fin.

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APOCALYPSE 12,4 et 5

L'objet des apparitions de la femme et du dragon nous est spécifié ici. La femme est introduite sur la scène du monde pour un seul but : enfanter un fils. Le destin de ce fils nous est clairement révélé. Il est Celui qui doit diriger toutes les nations avec un sceptre de fer, le Fils unique et bien-aimé de Dieu annoncé dans le psaume 2 : Psaume 2,7 à 9. Le dragon, quant à lui, ne poursuit qu'un seul objectif. Il se tient devant la femme pour tuer le fils qui va naître d'elle dès sa naissance. Le Fils est l'ennemi n° 1 du dragon, son rival le plus dangereux. Car, si la prophétie à son sujet est exacte, elle signifie la fin de la souveraineté du dragon sur le monde. Il y a donc, dans la guerre spirituelle qui fait rage dans l'invisible, deux forces qui s'affrontent : celle du dragon qui, d'ici peu, va donner son pouvoir à la bête pour qu'elle l'exerce sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation : Apocalypse 13,7 ; et celle du fils né de la femme (Israël) qui est Celui qui a été choisi par Dieu pour exercer cette domination mondiale : Jésus-Christ.

Le projet du dragon en ce qui concerne l'assassinat du fils dès sa naissance a échoué. Matthieu 2 nous le relate. Utilisant Hérode, le dragon voulut attenter à la vie de Jésus dès ses premiers jours. Mais, par la garde de Dieu et de ses anges, le fils a échappé à son pouvoir. C'est l'épisode tragique du massacre des innocents. En cette fin des temps, le dragon est toujours là. Ne pouvant plus toucher à Jésus, puisque Celui-ci a été enlevé au ciel après avoir accompli l'oeuvre de notre salut, il cherche à s'en prendre à la femme, Israël. Mais là aussi, toutes ses tentatives pour la détruire seront déjouées. Dieu a préparé pour elle un abri dans le désert, pendant les 1260 jours (3 ans et demi) où la bête du dragon (l'Antichrist), va exercer son emprise sur le monde. Déjà, nous voyons l'étau se resserrer autour d'Israël et la haine s'amplifier contre ce peuple, destiné à recevoir Celui qui viendra des cieux avec toute Son armée pour établir Son règne. Plus le moment de la venue de Jésus approchera, plus le combat autour d'Israël va s'intensifier, car le diable sait qu'il lui reste désormais peu de temps : Apocalypse 12,12.

Jusqu'alors, la puissance du Malin ne s'est pas encore déployée dans toute sa force. L'Eglise de Jésus-Christ, habité par l'Esprit de Dieu, est un obstacle puissant sur sa route. Que Dieu nous donne de continuer jusqu'au dernier jour d'être Ses témoins et des serviteurs qui L'attendent, tout en travaillant pour Lui : Luc 12,35

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APOCALYPSE 12,3 et 4

Après l'arche de l'alliance et la femme, Jean  voit apparaître dans le ciel un autre signe qui n'a rien à voir avec les premiers dans sa nature. C'est un signe maléfique qui se manifeste sous la forme d'un grand dragon rouge feu, muni de sept têtes et dix cornes. Chacune des têtes portait un diadème en témoignage de leur rang et de leur puissance. Sa queue entraînait dans leur chute le tiers des étoiles du ciel et elle les précipita sur la terre.

Comme il est dit de lui dans son introduction, le livre de l'Apocalypse est le livre de la Révélation. C'est le livre du dévoilement qui a pour objet final de magnifier la victoire totale de Jésus-Christ sur tous les ennemis de Dieu. Aussi, si jusque là le diable a agi en secret et dans les coulisses de l'histoire, la période finale de l'histoire le verra apparaître au grand jour. Toutes les forces du mal passées et présentes se trouvent réunies dans le portrait que fait Jean du dragon aux sept têtes et dix cornes. Nous avons ici la représentation du mal sous sa forme absolue, couronnée des diadèmes qui en témoignent. L'Apocalypse nous révèle ainsi que, plus nous approchons du dénouement final de l'histoire, plus les acteurs principaux sont mis publiquement au devant de la scène. La confrontation finale qui aboutira à la victoire complète du Christ l'exige.

Le combat, qui était jusque là céleste, devient terrestre. le diable entraîne dans sa chute, dont il sera parlé un peu plus loin, le tiers des étoiles, c'est-à-dire le tiers des anges qui l'ont suivi dans sa rébellion : cf Job 38,7. Pour le monde, ce temps sera le plus maléfique de tous les temps. Car désormais, c'est au milieu des hommes et sous la forme d'un gouvernement humain que Satan et sa cohorte de démons manifesteront leur emprise sur l'humanité rebelle.

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