L'action des quatre anges debout aux quatre coins de la terre, retenant les quatre vents de la terre pour qu'ils ne soufflent pas n'avait qu'une raison d'être : permettre à l'Esprit de Dieu de marquer les élus de son empreinte sur leurs fronts. Jean entendit le nombre exact de ceux-ci, et reçut également la révélation de leur provenance. Les élus marqués s'élevaient au nombre de 144 000, issus de 12 tribus d'Israël. Quel sens ont ce nombre et l'identification précise de leur origine ?
Comme beaucoup de nombres dans l'Apocalypse, il se peut que celui-ci le soit aussi. Il représenterait alors la totalité du peuple de Dieu israélite qui se convertirait à la fin des temps. Paul en parle dans la vision eschatologique qu'il développe dans l'épître aux romains. "Et ainsi tout Israël sera sauvé, comme le dit l'Ecriture : le libérateur viendra de Sion et il écartera de Jacob les impiétés. Et telle sera mon alliance avec eux, lorsque j'enlèverai leurs péchés : Romains 11,26." La désignation précise des tribus et la répartition des 144 000 en 12 X 12 000 par tribus, semblent corroborer cette interprétation et souligner également qu'il ne s'agit pas ici de croyants issus du monde païen, mais du peuple juif. Il est remarquable que l'ordre des tribus citées suit celui que Dieu a désigné comme relevant de Son choix, selon la conduite des fils d'Israël. Juda, de qui est issu le Messie, vient en premier, suivi de Ruben, l'aîné, qui a péché en prenant une concubine de son père : Genèse 49,3-4. Les fils de Joseph, Manassé et Ephraïm, représentent chacun une tribu, tandis que Dan, qui ne s'est pas emparé de son héritage et qui faisait l'objet d'un avertissement sérieux est écarté : Genèse 49,16. Selon des commentateurs, la tribu de Dan, autrefois la deuxième tribu la plus peuplée a décliné en nombre et en influence jusqu'à ce qu'à l'époque d'Ezra, elle ait été totalement anéantie. Cela expliquerait pourquoi Dan ne figure pas parmi les tribus citées dans 1 Chroniques 4 à 7 ou dans Apocalypse 7 : voir ici. Bien que présent, Ephraïm n'est pas cité, mais remplacé par l'appellation, fils de Joseph. La raison en est due à l'impiété dont a fait preuve Ephraïm, longtemps considéré comme représentant tout Israël : Psaume 78,67 ; Esaïe 7,8 et 11,13.
La place qu'occupe chaque tribu et l'absence volontaire de certaines d'entre elles nous rappellent que, dans Son élection et Sa souveraineté, Dieu tient compte de ce qu'aura été notre marche avec Lui dans le temps. Nos péchés comme notre obéissance ne sont pas sans conséquences sur notre devenir présent et éternel. Ne l'oublions jamais !
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