Spectateur de la vision qu'il reçoit de ce qui se passe devant le trône et de l'Agneau, Jean est aussi celui qui a le mandat de l'expliquer au profit du peuple de Dieu qui lira son livre. Ce n'est pas pour lui seul que les visions qu'il reçoit lui sont données. C'est aussi et avant tout pour nous qui vivons le temps qui en précède l'accomplissement. Dans ce but, un des anciens vient vers Jean et lui demande s'il connaît l'identité des personnes qui composent la grande foule vêtue de robes blanches qui sont debout devant le trône de Dieu et l'Agneau. L'ancien connaît la réponse. Il ne pose pas une devinette à Jean, mais, par la question, il lui apporte la révélation qu'il veut qu'il transmette dans le but d'encourager et de fortifier le peuple de Dieu éprouvé comme lui. La foule est composée de tous ceux qui ont traversé la grande tribulation en vainqueurs. La blancheur de leurs robes est le fruit de l'oeuvre purificatrice du sang de Christ sur leurs vies. Bien que persécutés, les vainqueurs ne doivent pas leur justice à leurs propres souffrances, mais à celles de leur Rédempteur. Si c'est une gloire de souffrir pour le nom de Jésus, cette gloire ne peut assurer à elle seule le salut. Le salut ne tient qu'à l'oeuvre de Jésus en notre faveur, et en rien à ce que nous pourrions souffrir ou payer de notre personne pour Lui.
La foule immense, sortie de toutes les nations et de tous les peuples que Jean voit, souligne l'ampleur de la grande tribulation. En aucun endroit, en fait, le fait d'être chrétien n'est chose facile. Si c'est le cas un moment, un temps viendra où l'hostilité envers Jésus sera telle qu'en toutes nations celui qui le confesse devra connaître la persécution. La vision de Jean, cependant, si elle ne cache pas cette réalité, a pour but non d'inquiéter les enfants de Dieu, mais de les fortifier. Des millions d'enfants de Dieu seront ostracisés, rejetés, persécutés, mis à mort, mais aucun ne se perdra. Leurs souffrances seront le prélude à un avenir glorieux qui nous est révélé dans les versets qui suivent : v 15 à 17;
Le privilège insigne que reçoivent ceux qui sont sortis de la grande tribulation en vainqueurs est de pouvoir se tenir devant le trône de Dieu et de Le servir jour et nuit dans Son temple. Il y a une précision que Jean apporte sur ce qui leur confère ce droit et cette dignité. La robe des martyrs n'a pas seulement été blanchie par le sang de l'Agneau, mais dans celui-ci. L'expression suggère ici l'idée que la foule des témoins qui se trouvent là s'est trouvée, par sa fidélité à Christ, mêlée au martyr de Sa Personne. Ils ont suivi Jésus jusqu'à la mort et leur sang est devenu un avec le Sien.
Un avenir glorieux et sans ombre les attend désormais. Non seulement, ils sont jour et nuit dans la présence et la proximité de Dieu, mais ils sont l'objet constant de Ses bons soins. ils n'ont désormais à craindre plus aucun fléau, plus aucune souffrance, plus aucun manque. L'Agneau qui a été sacrifié et qui, maintenant, règne, les conduit Lui-même aux sources des eaux de la vie et apporte à leur âme la consolation qui guérit leurs souffrances antérieures. Considérons donc, comme nous le demande l'auteur de l'épître aux hébreux, cette nuée de témoins, dont nous ferons peut-être partie par la souffrance. Ajoutons-la à celle des nombreux autres qui nous ont précédé et qui ont été prêtes à perdre leurs vie pour connaître une meilleure résurrection. Et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée, les regards constamment fixés sur Jésus, qui fait naître la foi et la mène à la perfection : cf Hébreux 11,35 à 12,3.
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