mardi 6 février 2024

APOCALYPSE 2,20

 Si dans l'Eglise de Pergame, le Seigneur dénonce la présence nuisible de gens qui piégeaient les croyants et les conduisaient à la pratique de l'idolâtrie, le même problème se retrouve dans l'église de Thyatire, sous une forme beaucoup plus grave. Ici, en effet, les causeurs de trouble ne se comptent pas parmi les croyants, mais parmi les responsables. Le Seigneur reproche ainsi à l'ange de l'Eglise de Thyatire de laisser une femme, qu'Il compare à la Jézabel de l'Ancien Testament, enseigner et égarer Ses serviteurs pour qu'ils commettent les mêmes péchés que ceux commis à Pergame. L'autorité de cette femme dans l'Eglise de Thyatire lui vient d'une chose : celle d'être prise pour une prophétesse, une véritable porte-parole de Dieu.

L'analogie faite avec Jézabel nous fournit de nombreux renseignements sur le caractère usurpé de la fonction qu'occupait cette femme dans l'Eglise de Thyatire. La 1ère chose que l'on apprend d'elle est qu'elle ne faisait pas partie du peuple de Dieu. Jézabel n'était pas israélite, mais une sidonienne idolâtre. C'est de manière indue qu'elle s'est trouvée propulsée à la tête d'Israël, suite à son mariage avec Achab, roi faible et défaillant : 1 Rois 16,31. Or, les mêmes effets ont les mêmes causes. Si la femme qui séduisait les serviteurs du Seigneur à Thyatire avaient le droit d'enseigner, la cause en était due à la faiblesse des responsables de l'église qui n'avaient pas su être fermes face à ses prétentions. L'alliance qu'ils ont contracté avec elle était une alliance contre nature, avec quelqu'un qui n'était même pas né de nouveau. La caractéristique dominante du règne de Jézabel fut de livrer une guerre sans merci aux véritables prophètes et serviteurs de Dieu : 1 Rois 18,4. Souvenons-nous de la fureur et de la haine qui furent les siennes après que le prophète Elie tuât tous les prophètes de Baal et d'Astarté : 1 Rois 19,2.

Nous pouvons nous demander comment il est possible que de telles tumeurs malignes se greffent sur le corps de Christ. L'histoire nous prouve, par la papauté, que de telles choses se sont produites et se produisent encore aujourd'hui. L'Eglise catholique n'est pas la seule à laisser de fausses prophétesses enseigner le peuple de Dieu. Les églises évangéliques, et particulièrement charismatiques, avec leur théologie dévoyée, ne sont pas en reste. Que quelqu'un vienne et se prétende prophète de Dieu, et aussitôt on se presse autour de lui, ou d'elle, pour entendre ce qu'il a à dire au nom de l'Eternel à Son peuple. Il suffit ainsi bien souvent de se parer d'un titre pompeux, et de prétendre avoir reçu en direct des révélations de Dieu, pour séduire le peuple de Dieu.

La faute première n'est pas d'abord celle des faux prophètes. Ils n'auraient aucune audience si les responsables d'Eglise faisaient leur travail. "Tu laisses faire", reproche le Seigneur à l'ange de l'Eglise de Thyatire. Tu tolères dans l'Eglise ce qui n'est pas tolérable. Tu laisses une femme enseigner les serviteurs de Dieu, alors que j'ai dit clairement que ce n'est pas aux femmes que revient ce rôle : 1 Timothée 2,12. Tu laisses quelqu'un qui dénature le message de l'Evangile prêcher, sans le reprendre et l'exclure. Aussi est-ce toi, le responsable, le premier coupable dans cette affaire. Puisque tu n'as pas eu le courage de sévir contre cette Jézabel, ce sera moi qui le ferai ( voir la suite).

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